
Léa Linster, une étoile qui monte ?
Ce soir je me rend dans le restaurant gastronomique Léa Linster, situé à Frisange au Luxembourg. Un restaurant étoilé au Guide Michelin, avec son chef Louis Linster, plus jeune étoilé du Luxembourg. Il existe déjà depuis 5 générations !
En arrivant devant l'entrée du restaurant on passe devant les cuisines que l'ont voit à travers les surfaces vitrées : c'est joli, et intéressant de mettre ça en avant pour les clients.
L'accueil est impeccable, et on nous installe à une grande table où nous sommes assis côte à côte, c'est agréable. La décoration est épurée, peut-être trop. J'aurais préféré une ambiance plus cozy et intimiste. Des tableaux, des vases, des plantes, un peu de déco... non ? Les tables donnent directement sur le passage central, avec même une table au milieu où on pourrait se sentir regardé... et étonnamment la seule table vide ce soir là.
Champagne ? Champagne...
Une personne arrive avec un chariot pour nous proposer un apéritif : c'est du champagne ou... du champagne. Pas de cocktails maison originaux sorti de la tête du chef, dommage, mais ils proposent aussi les classiques Martini, Campari, etc. On prend deux coupes différentes, que l'on a pu goûter au préalable ; ils sont bons.
S'en suit les premières bouchées apéritives, bien qu'on n'ait toujours pas vu le menu. Bizarrement, c'est souvent ce que je préfère car c'est un vrai travail de minutie, de créativité, de goûts originaux, et qui se dévore trop vite. Le but de mettre en bouche est bien réussi ici, car c'est excellent.
- Macaron foie gras, sauce orange confite. C'est aéré, léger, croustillant, un foie gras délicat et l'orange bien présente.
- Tartelette oeufs de saumon, katsuobushi (bonite), oeuf. Légèrement citronné, pâte très fine qui croustille, c'est délicat et fondant balancé par les oeufs explosifs en bouche et pas trop salés.
- Coupelle tartare thon, algue nori. Gourmand, croustillant, légèrement sucré avec un thon bien fondant.
On nous donne ensuite le menu, qui n'est pas celui présent sur le site, visiblement pas à jour. Il change bien sûr régulièrement et au rythme des saisons. C'est un menu unique mais avec quelques options possibles, les ingrédients principaux étant détaillés. Sur la partie de droite du menu, la proposition de boissons : accord mets-vins en 6 ou 7 verres, ou accord sans alcool avec des jus maison. On se laisse tenter et on prend un accord de chaque type pour tester. Les vins de différentes origines se révèleront bons et en adéquations avec les plats proposés, sans être non plus renversant. Les jus par contre méritent une mention très bien, ils sont originaux et plein de saveurs, mais dommage que les verres soient si petits !
On remarque que plusieurs plats ont de l'inspiration japonaise, avec des mentions telles que soba, shiso, dashi, riz koshikari... ça me plaît beaucoup !
Le menu étant long, je vous invite à sauter au verdict si vous voulez avoir directement mon avis car vous n'aurez probablement pas le même menu, où bien découvrez la suite des plats si vous voulez imaginer ce qui peut vous attendre !
Un petit mot sur les pains ? Accompagné d'un beurre Bordier souvent présent dans ce type de restaurant, trois pains maison sont proposés : des mini baguettes assez classiques, un original pain aux graines sans gluten où on a plus l'impression de manger des graines apéritives qu'un pain, et une mini brioche encore chaude, bien beurrée, grasse et fondante à souhait. C'est plutôt bon dans l'ensemble.
Arrive alors un deuxième amuse-bouche, un chawan mushi (flan aux oeufs) à la langoustine, avec bouillon shiitaké sur lit de truffes. Ca sent la forêt, la légère acidité du bouillon arrive en contraste avec le fondant de l'oeuf gras, la senteur de truffe est présente sans masquer le reste. Très bon !
En avant pour le menu
Le premier plat du menu arrive alors, ici la pomme Granny Smith et la chair de crabe ferme viennent se mêler et s'équilibrer pour apporter fraîcheur et douceur dans un bon bouillon.
En deuxième plat, on a voulu tester les deux propositions. L'Omble chevalier, un poisson, est cuit à 40°C et servi sous une émulsion de dashi. Presque cru, terriblement fondant, son goût prononcé est relevé par l'émulsion légèrement fumée, avec quelques notes vinaigrées.
"La fameuse galette" quant à elle est assez classique, j'ai déjà pu manger cette association pomme de terre/saumon ailleurs. Ici c'est évidemment très bien fait, croustillant et fin, avec un caviar qui vient carresser les papilles, mais rien de renversant.
Le troisième plat est un flétan associé à des noix très fraîches et croquantes, sublimé par une cuisson nacrée qui lui donne une chair ferme et fondante à la fois. Un beurre blanc légèrement acide, fini minute par le chef Linster en personne qui y incorpore du caviar, fait parfaitement ressortir le poisson.
Le quatrième plat est une Saint-Jacques qui en jette. Belle déco, elle est nacrée avec un jus acide, des petits légumes croquants et une verdure gouteuse. Et le jus de kalamansi-cardamome de l'accord boisson est parfait, servi dans un verre d'une sublime finesse. Encore très bon !
La première viande arrive avec le cinquième plat, un boeuf wagyu A5 nous promet-on, avec une cuisson très légère finie au grill japonais.
C'est ensuite monté minute avec une sauce huileuse et légèrement amèer à l'algue wakame, qui sent bien la truffe. Les goûts sont très bons, mais je suis déçu par la qualité de la viande, j'ai pu manger des wagyu bien meilleurs... mauvais morceau ? Le ravioli dim sum à déguster après la viande est top, plein de saveurs avec quelque chose qui s'apparente à un fond de veau bien goûtu et des légumes croquants.
Le sixième plat apporte la deuxième viande de ce soir, je n'ai plus trop faim... Une caille au vin jaune arrive, saupoudrée de boules soufflées croquantesn, avec une tartelette de foie gras qui tabasse. Le jus au vin est délicieux et les deux sauces seront complètement essuyées de l'assiette par un bout de pain. On continue de se régaler, même si la place dans le ventre vient à manquer !
Je prend alors le plateau de fromage, car ça m'intéresse de voir ce qu'ils proposent. L'offre est modérée avec 16 fromages, mais le choix est très bien. Je découvre des choses que je n'ai jamais vu comme un bleu de bufflonne, mais aussi une sorte de comté sudéois et un chèvre au centre cerise.
Ils sont bons, assez costauds, malheureusement accompagné d'un pain aux airelles plutôt moyen (ils ont débarrassés les autres pains !) et de confits maison. C'est donc bon, mais pas indispensable à moins d'être un fervent amateur de fromages.
Puis... l'attente est longue, les desserts tardent à arriver.
Finalement, le granité de pamplemousse arrive, fait sous vos yeux. Frais et fruité, pas trop amer et avec la douceur d'une glace vanille en dessous... une délicieux coup de fraicheur !
Le deuxième dessert est carrément plus gourmand, avec du chocolat, de la poire, des cacahuètes et du caramel. On peine a finir, mais c'est bon !
C'est fini ?
Oui ! Enfin, car notre estomac est plein à craquer.
Enfin non, il reste des miniardises qui vous sont proposées au moment du café (qu'on ne prend pas), mais ils ramènent une boîte pour les emporter. Ils seront dégustés le lendemain en dessert, et seront très bons :)
Au moment du départ, on nous donne une petite boîte contenant deux madeleines. Elles s'avèreront fondantes et beurrées, riches mais délicieuses. On regarde l'heure : 0h30, alors qu'on était arrivés à 19h00. Le rythme du service était globalement bon, mais nous avions remarqué un ralentissement et un peu d'attente en s'approchant de la fin... Une longue soirée donc, mais pleine de bonheur pour les papilles.
J'ai apprécié les quelques interventions où des plats sont terminés minute devant nous, bien qu'anecdotique car il s'agit souvent d'une sauce à faire couler.
Concernant le prix, ça pique un peu : 678€ pour deux personnes, mais on est dans un gastronomique étoilé donc...
Vous vivrez une expérience culinaire exceptionnelle, des goûts toujours en équilibre mais qui font vibrer les papilles, saupoudré d'une inspiration japonaise que j'aime. Les prix sont au niveau des prestations offertes.